Quel avenir pour la Fraternité ?


Le contrat social est menacé par les grands changements socioéconomiques. Au delà des problèmes d'exclusion les plus visibles - la pauvreté, la précarité, le handicap, la dépendance des personnes âgées - la société souffre d'un isolement croissant des individus.
La Fraternité doit redonner du souffle au "Vivre ensemble". Pour redonner du sens à la vie en commun, la Fraternité n'est pas seulement un objectif : elle est aussi un moyen. Faire revivre la Fraternité, c'est lutter contre la progression de l'isolement et du mal-être.

Quelle différence entre Solidarité et Fraternité ?
La solidarité n'est qu'une composante de la Fraternité : à connotation volontiers compassionnelle, la solidarité synonyme d'assistance est plus restrictive. De plus, elle est vécue comme une contrainte ou un devoir imposé par les événements. C'est pourquoi elle fait de plus en plus l'objet de normes visant a l'organiser. La Fraternité est une expression libre de la vie avec l'autre. Elle devrait relever du mode de vie, du réflexe quotidien.

"La Fraternité : synthèse du droit et de l'implication."


"Les phénomènes sociaux ne se résument pas à des questions de droits. Les personnes âgées souffrent bien souvent d'un manque de vie sociale. Les aides matérielles dont elles disposent ne suffiront pas à y remédier. De même, l'isolement relationnel aggrave la vulnérabilité des familles et des enfants. L'intervention de professionnels peut être utile, parfois indispensable, mais elle ne suffit pas si elle ne permet pas d'inscrire durablement la famille dans le tissu social. C'est vrai de toutes les problématiques sociales.
Bref, l'isolement, la solitude et le mal-être condamnent à l'impuissance nos dispositifs sociaux, si ingénieux soient-ils, si la société française n'entretient pas suffisamment les valeurs de respect, d'écoute et d'entraide. Autrement dit si la société française ne retrouve pas sa capacité à intégrer par la concrétisation de la fraternité. C'est dire si la solidarité et la fraternité ont partie liée. Loin d'être une menace pour notre système social, la fraternité est au contraire la condition de son efficacité.
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Extrait de : "Pour une République des Maires! Le vivre-ensemble a l'épreuve de la crise". Jean-Louis Sanchez. 2008, Édition L'Harmattan.

Selon Tocqueville, l'impératif de "concourir a une oeuvre commune".
"Dans les sociétés démocratiques modernes, et en raison de l'accès à la liberté, les droits ont rendu les citoyens indépendants les uns des autres. Pour que les hommes s'humanisent, il faut que parmi eux se développe l'art de s'associer. Dans une société démocratique, les hommes peuvent se perdre au lieu de se voir, il faut donc les rapprocher, c'est-a-dire les amener à concourir à une oeuvre commune"